rebirth
Préface de « Nouvelles » (‘Nine stories’) de J.D. SALINGER par J-L. CURTIS :
« Ces trois journées d’un gosse perdu à New York, vous avez deviné qu’elles sont une quête. Une quête de la vérité, ou de la joie, ou des raisons de vivre, par un être jeune, encore à demi plongé dans l’enfance, et que le monde effraie. »
« Tout se passe comme si, pour la plupart des êtres, entre la fin de l’adolescence et le commencement de l’âge adulte, quelque chose était irrémédiablement perdu : une certaine qualité morale. Car l’enfance n’est pas le temps de la gentillesse, de la facilité, des sourires, mais bien plutôt celui de la rigueur, de l’intransigeance, de la non-compromission. L’enfance n’est pas nécessairement, et même chez Salinger, elle n’est jamais, un ‘vert paradis’ ; elle est un domaine spirituel d’où l’on a été exclu, un langage qu’on a oublié, ou dont on a perdu la clef ; et cette frustration est ressentie comme une souffrance, elle est la source d’une lancinante nostalgie. Les jeunes gens parviennent quelque fois à garder un lien avec l’enfance : sûr critère de valeur humaine. »
« L’angoisse de se sentir exister à la lisière de deux états biologiques, de deux structures mentales, et d’être, parmi les adultes bornés, un phénomène d’enfance et de génie ? Peut être une telle angoisse appelle t elle à la mort ? »